Le garage du Web3 #54
Impulsion pour la fintech et les cryptomonnaies aux États-Unis
EDITO #54
La réélection de Donald Trump marque un tournant radical pour les secteurs de la fintech et des actifs numériques. Cette victoire résonne comme un appel à l’innovation et à un assouplissement des régulations financières. En s’opposant à l’approche réglementaire stricte de l’administration précédente, Trump promet une ère propice à l’essor des cryptomonnaies et des technologies de la blockchain aux États-Unis, ce qui pourrait consolider le pays comme leader mondial dans ce domaine.
Des acteurs clés de la fintech, tels que Rohit Arora et Boris Bohrer-Bilowitzki, saluent cette dynamique en prévoyant un meilleur accès au capital pour les petites entreprises et des conditions plus favorables aux entrepreneurs technologiques. Pour les entreprises de cryptomonnaies, un climat moins restrictif et une probable coopération avec des figures comme Elon Musk laissent présager un élan d’investissement et de croissance, en particulier pour les actifs numériques décentralisés et les technologies de blockchain.
Ce tournant pro-crypto suscite aussi des attentes quant à une réglementation claire et protectrice, comme le souligne le secteur DeFi. L’innovation doit aller de pair avec des responsabilités, et la place de l’éthique et de la durabilité sera cruciale dans les années à venir pour harmoniser progrès technologique et impact environnemental.
christopheromei.com
Les 4 infos à ne pas louper
MiCA : cadre pour la régulation des actifs crypto en Europe
L'euphorie post-Trump relance l’engouement pour les cryptos
Alerte de Scam pour les utilisateurs de MakersPlace
Kaiko, acteur majeur de l’analyse blockchain, acquiert Vinter
Les actus à lire
Une Œuvre d’Art numérique inédite explorant le mythe Maya à l’ère de l’IA
La SEC sanctionne Flyfish Club pour ses NFT jugés comme des titres financiers
MicroStrategy acquiert 27 200 Bitcoin pour 2 Milliards $
Bernstein appelle les investisseurs à "Tout Acheter"
Polymarket atteint des records de volume
Lancement et controverses autour du Meme Coin BAN
Les 4 infos à ne pas louper
MiCA : Cadre pour la régulation des actifs crypto en Europe
La règlementation Markets in Crypto Assets (MiCA), récemment adoptée par l'Union européenne, vise à réguler les actifs numériques non considérés comme titres financiers. Tom Kiddle, co-fondateur de la société de garde d’actifs numériques Palisade, a exprimé son avis lors du Digital Commonwealth’s Mansion House Summit. Kiddle estime que l’inclusion des crypto-actifs sous les règles AML/KYC est bénéfique, mais il souligne que MiCA pourrait aller plus loin en matière de gouvernance, de gestion des risques et de protection des consommateurs, éléments déjà bien établis dans le secteur des services financiers traditionnels.
MiCA, centrée sur la sécurité des consommateurs, impose des définitions claires pour les principales catégories de crypto (cryptomonnaies, tokens utilitaires, stablecoins, etc.). Cependant, Kiddle note que des zones grises persistent, notamment pour les NFTs et les actifs de la DeFi, et que les risques associés aux tokens ne sont pas suffisamment expliqués aux investisseurs. Un accent accru sur l’éducation des consommateurs pourrait renforcer cette protection.
Concernant l’avenir, Kiddle entrevoit l’éventualité d’un MiCA II pour intégrer la DeFi et les actifs numériques du métavers, ce qui élargirait considérablement le périmètre de régulation. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de coopération internationale et de prévention de l’arbitrage réglementaire, pour garantir des normes globales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et les crimes financiers liés aux crypto-actifs.
Le développement de MiCA II et une coordination mondiale seront essentiels pour éviter des failles réglementaires à mesure que le secteur se diversifie, notamment avec les NFTs et la DeFi.
Bitcoin dépasse les 85 000 $ alors que l'euphorie post-Trump relance l’engouement pour les cryptos
Le cours du Bitcoin a atteint un sommet historique de 85 000 $, marquant une hausse de 6 % après la victoire de Donald Trump aux élections. L’éther a également grimpé de 4 %, dépassant à nouveau les 3 000 $, tandis que des tokens comme le Cardano et le Dogecoin ont enregistré des gains. Cette flambée fait suite aux promesses de Trump de transformer les États-Unis en "capitale mondiale de la crypto", accompagnées de perspectives de régulation plus favorables pour le secteur.
https://twitter.com/DegenerateNews/status/1854957138801836159
Susannah Streeter de Hargreaves Lansdown note l’euphorie du marché, stimulée par les engagements de Trump pour le développement de la crypto aux États-Unis. En parallèle, les analystes de Citi observent des flux massifs vers les ETFs crypto, considérés comme des moteurs principaux de la hausse. Depuis l’élection, les ETFs BTC et ETH ont enregistré des flux nets de 2,01 milliards $ et 132 millions $ respectivement.
Avec des prévisions qui misent sur une régulation plus accueillante, certains analystes envisagent que Bitcoin pourrait atteindre les 100 000 $ d’ici la fin de l’année.
La victoire de Trump et ses promesses pour un environnement crypto-friendly aux États-Unis semblent alimenter un nouveau cycle haussier, renforçant la confiance des investisseurs en une expansion accrue du secteur. Ce contexte pourrait toutefois amener à une régulation différenciée dans l’industrie, incitant à la prudence malgré les perspectives prometteuses pour le Bitcoin et les cryptos en général.
Alerte de Scam pour les utilisateurs de MakersPlace
MakersPlace alerte ses utilisateurs d'une campagne d’escroquerie par email, imitant les notifications de la plateforme pour des offres sur des œuvres. Un faux collectionneur utilisant le pseudonyme "rx2" envoie des emails frauduleux, semblables aux messages authentiques de MakersPlace, mais qui redirigent vers un site web contrefait, "makersqlace.com" (avec un "q" au lieu de "p"). Ces emails proviennent de l’adresse "noreply@entrypro.co.za" et visent à voler les phrases de récupération et les mots de passe des portefeuilles des utilisateurs.
MakersPlace conseille vivement de ne pas cliquer sur les liens, de ne rien télécharger et de ne pas connecter de portefeuilles à ces sites suspects. La plateforme travaille activement pour supprimer ces contenus frauduleux, mais rappelle que la vigilance et le scepticisme restent les meilleures protections.
Cette escroquerie souligne les défis de sécurité dans l'écosystème des NFT, où les techniques de phishing deviennent de plus en plus sophistiquées. Ce type de menace rappelle l'importance d’une éducation accrue des utilisateurs et de mesures de sécurité renforcées pour préserver la confiance dans les plateformes NFT.
Kaiko, acteur majeur de l’analyse blockchain, acquiert Vinter
Kaiko, société d'analyse blockchain basée à Paris, a annoncé l’acquisition de Vinter, un fournisseur européen d’indices crypto pour les produits négociés en bourse (ETP). L’acquisition, pour un montant non divulgué, marque la troisième et la plus importante opération de Kaiko, renforçant ainsi sa position sur le marché des produits financiers crypto régulés.
Vinter est l’un des principaux fournisseurs d'indices pour les émetteurs d’ETP en Europe, travaillant notamment avec 21Shares. Cette acquisition permet à Kaiko d'étendre son offre de services en intégrant l'expertise de Vinter en matière d'indices dans le secteur de la gestion d’actifs. Avec cette fusion, Kaiko cible un marché de plusieurs milliards de dollars et aspire à devenir le leader mondial de la donnée de marché et des indices dans l’industrie crypto.
Cette acquisition témoigne d’une dynamique de consolidation dans l’industrie des produits financiers crypto en Europe, en particulier dans le domaine des ETP et ETF. En intégrant un acteur clé comme Vinter, Kaiko consolide son rôle de leader de la donnée financière dans le secteur crypto et répond à la demande croissante pour des indices et des outils de suivi régulés, essentiels pour attirer les investisseurs institutionnels.
Les actus à lire
Une Œuvre d’Art numérique inédite explorant le mythe Maya à l’ère de l’IA
Sheldrick x Paxx dévoilent B'AK'TUN, une œuvre vidéo NFT générée par intelligence artificielle, inspirée de la mythologie Maya et du concept du B’ak'tun, un cycle de 394 ans de destruction et de renaissance dans le calendrier maya. Ce projet établit un parallèle avec les crises mondiales contemporaines et le rôle de l’IA comme force transformatrice pour une nouvelle ère humaine. Disponible en édition unique, le NFT sera mis en vente le 14 novembre 2024 à 16h (CET) via le HOFA DAO.
Le HOFA DAO est une plateforme décentralisée réunissant les créations de plus de 100 artistes contemporains et numériques renommés. En mettant en place des enchères on-chain pour l’art New Media, le DAO a distribué 30 000 $ en récompenses sur trois ans et propose des avantages uniques à ses membres, tels que la propriété fractionnée de son portfolio artistique, le droit de vote sur les acquisitions et l’accès à des événements internationaux.
Les revenus des ventes sont répartis entre les artistes (50 %), les membres du DAO (30 %), les mécènes (10 %) et le pool de liquidité ARTEM (10 %). Récemment, l'influent collectionneur Seedphrase a acquis 11 œuvres de la série BODY MACHINE (MERIDIANS) de Sougwen Chung, pionnière de la collaboration homme-machine.
Cette initiative audacieuse du HOFA DAO propulse l’art numérique au cœur de la blockchain, permettant aux amateurs et aux collectionneurs de participer activement au soutien et à la diffusion des œuvres d’artistes visionnaires.
La SEC sanctionne Flyfish Club pour ses NFT jugés comme des titres financiers
La Securities and Exchange Commission (SEC) a émis un ordre disciplinaire contre Flyfish Club (FFC) pour avoir proposé des abonnements sous forme de NFTs, jugés comme des titres financiers. Le FFC, un club gastronomique privé, a créé environ 3 000 NFTs permettant d'accéder à ses espaces exclusifs. Les membres peuvent vendre ou louer leurs NFTs, offrant des revenus secondaires pour FFC, qui a perçu 2,7 millions de dollars en redevances sur ces ventes, générant un chiffre d'affaires total de 14,8 millions de dollars.
Les commissaires Hester Peirce et Mark Uyeda, opposés à cette décision, ont critiqué la commission pour son approche jugée excessive vis-à-vis des cryptos. Selon eux, le concept d’abonnement numérique de Flyfish Club, axé sur l'expérience sociale, ne présente aucun risque pour les investisseurs américains et l’application de la loi sur les titres crée un précédent problématique pour les projets NFT similaires.
La SEC justifie sa décision en se basant sur le test de Howey, affirmant que les détenteurs de NFTs avaient une "attente raisonnable de profits futurs" en fonction des efforts de gestion du FFC. Flyfish devra payer une amende de 750 000 $ et s'engager à éviter toute nouvelle opération impliquant des NFTs ou cryptos.
Cette décision de la SEC soulève des questions sur la manière de classifier les NFTs et d’autres actifs numériques dans le cadre de la loi sur les titres. Le concept du Flyfish Club, en utilisant des NFTs pour structurer ses abonnements, reflète une tendance novatrice qui permet aux consommateurs de s’approprier des expériences exclusives. Cependant, cette sanction pourrait freiner des initiatives similaires, nuisant à l'innovation sans réel bénéfice pour la protection des investisseurs.
Une nouvelle ère pour les développeurs blockchain
L’évolution des blockchains nécessite des mises à jour du code, souvent via des hard forks qui permettent des modifications substantielles sans suivre les règles initiales du protocole. Ces mises à jour augmentent la sécurité, introduisent de nouvelles fonctionnalités et améliorent l'efficacité du réseau. Par exemple, en 2017, le hard fork Bitcoin Cash a été créé pour accélérer les transactions Bitcoin.
Récemment, le Nakamoto hard fork sur la blockchain Stacks a permis une interaction directe avec Bitcoin, simplifiant le développement et renforçant la sécurité en s’appuyant sur le modèle de sécurité de Bitcoin. Les contrats intelligents Clarity sur Stacks bénéficient ainsi d'une meilleure compatibilité avec Bitcoin, permettant le développement de nouvelles applications DeFi et Web3 pour les utilisateurs de Bitcoin.
Par ailleurs, la démocratisation de la puissance de calcul GPU, par exemple grâce à la collaboration entre io.net et GAIB, offre aux développeurs blockchain un accès facilité aux ressources GPU. Ces unités de traitement graphique sont cruciales pour le calcul parallèle, indispensable pour des solutions telles que les preuves à connaissance nulle (ZK-proofs) et les rollups de confidentialité. Les GPUs, aussi essentiels pour les applications d’IA et le traitement de grandes quantités de données, permettent de traiter plus efficacement des tâches intensives, comme les fonctions de hachage SHA-256.
Ces améliorations facilitent le travail des développeurs à mesure que les applications décentralisées se complexifient. Avec la croissance rapide des utilisateurs crypto, de 5 millions en 2016 à 617 millions en 2024, les hard forks et la puissance GPU accessible contribuent à répondre aux défis de performance et de sécurité du secteur.
Les hard forks et l’accès aux GPU incarnent une innovation essentielle pour l’évolution des blockchains, permettant aux développeurs de bâtir des applications plus robustes et performantes. La démocratisation des ressources GPU offre un potentiel inédit pour les solutions DeFi, les ZK-rollups et l’IA, tout en répondant aux besoins d’une base d’utilisateurs croissante et exigeante.
MicroStrategy acquiert 27 200 Bitcoin pour 2 Milliards $
MicroStrategy, déjà le plus grand détenteur corporatif de Bitcoin, a récemment acquis 27 200 BTC supplémentaires pour 2,03 milliards $, soit un prix moyen de 74 463 $ par coin. Ces achats ont été financés par la vente d’actions de l’entreprise, entre le 31 octobre et le 10 novembre 2024. Désormais, MicroStrategy détient environ 279 420 BTC, cumulant un investissement total de 11,9 milliards $ à un prix moyen de 42 692 $ par coin.
Cette acquisition fait suite à une baisse de 5 % des ventes trimestrielles de la société (116 millions $ contre une prévision de 122,66 millions $) et à un rendement de 17,8 % sur BTC en 2024. MicroStrategy a également annoncé un plan d’expansion pour lever 42 milliards $ dans les années à venir afin d'augmenter son portefeuille en Bitcoin.
JPMorgan anticipe que le cours du Bitcoin pourrait continuer à monter grâce à la victoire de Donald Trump, favorable à un environnement crypto-friendly, et au soutien stratégique de MicroStrategy.
Ce choix, soutenu par l’administration américaine pro-crypto, illustre une confiance renouvelée dans la crypto comme réserve de valeur à long terme, bien que les risques de volatilité persistent.
Bernstein appelle les investisseurs à "Tout Acheter"
Bernstein, une société de recherche et courtage, a conseillé aux investisseurs de renforcer leur portefeuille crypto "dès que possible". Les analystes, menés par Gautam Chhugani, voient un potentiel haussier de long terme et visent un cours de 200 000 $ pour le bitcoin d'ici fin 2025. Chhugani recommande un panier de cryptomonnaies incluant BTC, ETH, SOL, et autres actifs, et souligne l’importance pour des économies majeures comme l'Inde d'adopter des politiques crypto nationales.
Cette dynamique est soutenue par une vague de soutien institutionnel et politique, avec des personnalités comme le vice-président élu JD Vance, RFK Jr., et Vivek Ramaswamy, tous pro-crypto. De plus, des figures de la Silicon Valley et de grands investisseurs ont contribué massivement à promouvoir les candidats favorables à la crypto. La création possible d’une "réserve stratégique de bitcoin" aux États-Unis renforce cette orientation.
Polymarket atteint des records de volume
Polymarket a enregistré une hausse spectaculaire de son activité pendant les élections, avec un volume de transactions de plus de 300 millions de dollars en seulement deux jours. Les paris liés aux élections ont représenté 85 % de ce volume, plaçant Polymarket en tête des classements sur l'App Store d'Apple. Le PDG Shayne Coplan a même révélé que le quartier général de campagne de Trump avait utilisé Polymarket pour évaluer le sentiment public.
Cependant, le succès de Polymarket suscite aussi des controverses. La France a annoncé une enquête sur la plateforme, la suspectant d’être un site de jeu illégal, suite aux profits élevés réalisés par un utilisateur qui aurait gagné 50 millions de dollars en pariant sur l'issue des élections. Malgré cela, la capacité de Polymarket à prédire avec précision les résultats électoraux souligne sa pertinence et son potentiel en tant qu’outil de prévision.
Polymarket illustre l'essor et les défis des plateformes de paris basées sur les prédictions. Son succès dans l’évaluation des tendances électorales pourrait influencer la perception des marchés prédictifs comme outils fiables, bien que l’interrogation sur leur statut légal rappelle les obstacles réglementaires auxquels ces plateformes sont confrontées.
Lancement et controverses autour du Meme Coin BAN
Il y a neuf jours, un jeton nommé BAN a été lancé par l’auteur sur Pump.fun, une initiative personnelle sans lien avec son rôle chez Sotheby’s. Sotheby’s n’a aucun lien avec ce projet, dont le succès soudain a été exclusivement propulsé par la communauté sans promotion directe de l’auteur. Inspiré par l’absurdité de l’œuvre "Comedian", BAN incarne une critique satirique du marché volatil des cryptomonnaies orienté par les mèmes.
Le jeton a d’abord été lancé de manière anonyme, et c’est seulement après l’identification de l’auteur par la communauté que la médiatisation a pris de l’ampleur, sans encouragement de sa part. Contrairement aux rumeurs, l’auteur n’a pas réalisé de bénéfices d’un million de dollars comme affirmé dans un tweet récent. Le portefeuille en question ne lui appartient pas, et une partie importante de la valeur du jeton reste non réalisée.
Enfin, l’auteur a publiquement brûlé 3,7 % de son portefeuille de jetons BAN, montrant son manque d’intérêt pour un gain personnel et réitérant que ce projet reste une expérimentation artistique sans but lucratif.
Cette initiative symbolise la puissance des communautés en crypto, et soulève des questions sur l’engouement spéculatif dans les marchés des mèmes, où une simple idée satirique peut devenir virale indépendamment des intentions de son créateur.